Respiration, Volumes respiratoires, Pranayama
La respiration fonctionne de façon réflexe et automatique sous commande du bulbe rachidien.
Toutefois les êtres humains ont la faculté grâce au cortex de pouvoir modifier volontairement le souffle et de le contrôler
Spécificité :
le système respiratoire ouvre la voie à une qualité uniquement propre à l'homme la faculté de parler en effet lorsque l'on expire, l'air passe par-dessus les cordes vocales permettant ainsi de s'exprimer par un son qui est unique
Respiration interne, respiration externe
Respiration Interne
Les cellules du corps ont besoin d’O2 pour fonctionner, lequel est apporté par le sang artériel (depuis les poumons et le cœur).Ce fonctionnement produit en retour un déchet : le CO2 emporté par le sang veineux ( vers le coeur et les poumons).
Ceci est possible car dans les poumons se réalise l’hématose, la transformation du sang artériel en sang veineux
Respiration Externe
C’est l’entrée et la sortie de l’air, l’échange entre l’extérieur du corps et les poumons. Il y a parfois un décalage entre les besoins de l’hématose et le geste respiratoire. Par exemple quand on souffle dans une flûte ou que l’on parle.
Les volumes respiratoires
VR ou volume respiratoire
On appelle volume respiratoire VR ou pulmonaire, les quantités d'air mises en jeu lors des différents temps de la respiration.
VC ou volume courant
Lorsque nous sommes au repos ou avec une faible activité physique la respiration brasse alors 1 à 2 litres d’air à chaque cycle :
c‘est le volume courant VC. Il y a un léger étirement de l’élastique pulmonaire
Il est souvent une respiration inconsciente, involontaire, c’est un mouvement automatique qui se règle selon les besoins du corps.
VRI ou volume de réserve inspiratoire
C’est lorsque l’on augmente l’amplitude de la respiration, qui varie de 2 à 3,5 litres d’air.
Les muscles inspirateurs sont bien plus sollicités et actifs que dans VC.
On peut inspirer, expirer dans le VRI, ou faire des apnées.
La capacité respiratoire est la somme des deux.
VRE ou volume de réserve expiratoire
Volume de réserve expiratoire, lorsque que l’on veut expirer plus profondément, celui-ci peut varier de 1 à 1,2 litres.
Il fait appel aux muscles de l’expiration abdominaux.
Dans le VRE on peut expirer, inspirer (c’est lorsque l’on inspire pour revenir à VC) ou encore faire des apnées.
VR ou le volume résiduel est ce qui reste après une expiration forcée et complète.
La capacité résiduelle fonctionnelle est la somme des deux .
La capacité pulmonaire totale ( CT= 5,5 l) est la somme de la capacité vitale ( CV = 4,5 l) qui comprend le volume courant ( VC= 1l) plus le volume de réserve inspiratoire ( VRI =2,5l) et expiratoire ( VRE=1 l) et du volume résiduel ( VR = 1,5 l)
Les modifications du souffle
Au cours de l'effort, les volumes décrits ci-dessus se répartissent différemment.
Seul le volume résiduel ne change pas car il s'agit d'un air impossible à expulser.
Dans la pratique du Yoga, il est important d'observer comment ces volumes vont varier selon les postures que l'on va développer.
1. On peut donc changer les volumes du souffle, VRI ou VRE comme vu précédemment. Le travail postural développe la force des muscles inspirateurs et/ou expirateurs, permet l’assouplissement de la cage thoracique et donc augmente l’amplitude de l’inspiration VRI augmente l’amplitude du VRE.
L’expiration réalisée par le retour élastique des poumons est d’autant plus puissante que l’on est allé dans une VRI.
2. On peut aussi changer la vitesse de différente manière, inspirer rapidement et expirer lentement, inspirer de façon courante et expirer rapidement ( le soupir) faire un début d’inspiration lent et augmenter la vitesse dans la deuxième partie.
Par exemple la vitesse expiratoire est plus rapide dans Bastrika que dans une expiration dans VC.
Le débit ventilatoire est le volume d’air ventilé par minute au repos, le débit est de 7 à 10 l/min. A l’effort, par l’augmentation de la cadence et de l’amplitude des mouvements ventilatoires, ces débits peuvent atteindre 100 à 120 l/min chez des sujets non entrainés et jusqu’à 250 l/mn chez certains athlètes lors d’efforts intenses.
3. On peut enfin augmenter ou diminuer la fréquence des cycles au cours d’un temps donné.
Dans Kapalabhati le nombre de cycles par minute peut augmenter considérablement ( de 15 normal à 50 par exemple).
Respiration et pH sanguin
Quand on pratique le Prāṇāyāma, on influe sur la régulation de la ventilation et on provoque une modification du pH sanguin.
Acidose respiratoire
L’acidose respiratoire est consécutive à une diminution d’élimination du C02 par les poumons (hypoventilation).
Le fait de maintenir une respiration très ralentie pendant la pratique du Yoga ou dans le Prāṇāyāma a un effet apaisant, mais au delà de nos limites «structurelles», la hausse de CO2 dans le sang peut avoir des conséquences négatives sur l’organisme (accélération ou fatigue cardiaque, troubles de la conscience).
*La crampe, due à un effort musculaire intense, est un autre signe d’acidose (accumulation d’acide lactique.
*L'hyperventilation volontaire, telle que pratiquée par certains apnéistes, abaisse le stimulus CO2, ce qui augmente la capacité à rester en apnée.
Alcalose respiratoire
Inversement l’abaissement du taux de CO2 dans le sang avec les hyperventilations (augmentation la fréquence et l’amplitude des respirations) il s’introduit de plus en plus d’oxygène dans le corps.
Dans ce cas, la valeur du pH du sang augmente, phénomène connu sous le nom d’alcalose.
Les personnes sujettes à de l'hyperventilation ont souvent une respiration haute (donc rapide), pour palier à cela, il convient de les faire respirer en mobilisant le diaphragme de manière à leur apprendre la respiration plus lente.
En général, on fait respirer aux sujets en crise d'hyperventilation dans un sac de papier de manière à ce qu'ils inspirent l'air qu'ils ont expiré et ce afin d'augmenter le taux de CO2 dans le sang et de diminuer le pH.
Si l’on pratique des allongements inspiratoires ou des techniques de Prāṇāyāma favorisant beaucoup l’inspiration, on peut avoir des effets positifs et énergisants, mais aussi des maux de tête, fatigue, fourmillement et secousses musculaires, spasmophilie, crise d’angoisse.
Pranayama
Dans le yoga, le principal effet des rétentions est d’entrainer le système nerveux à tolérer des niveaux plus élevés de gaz carbonique dans le corps, avant que les signaux en provenance du rhinencéphale ne nous obligent à modifier notre respiration. Le pranayama permet de maîtriser le système nerveux central et l’énergie (Prana). La respiration est la seule fonction du système neuro-végétatif que l'homme puisse maîtriser. Les taux accrus de gaz carbonique exercent un effet de dilatation sur les capillaires cérébraux qui ouvrant en plus grand nombre améliorer la circulation cérébrale. Des niveaux élevés de gaz carbonique dans le sang peuvent induire des états de conscience modifiés et des sentiments d'expansion, dans les cas extrêmes la désorientation et l'hallucination. Les effets positifs jusqu'à un certain niveau optimal deviennent nettement négatifs si on outrepasse ses capacités.
L’arrêt du souffle grâce à Kumbhaka permet d’engendrer progressivement la stabilité, celle du corps, du mental afin d’être comme un lac immobile capable de refléter notre état divin
Les 3 bandhas sont comme des portes que l’on ferme que l’on colmate afin de ne pas laisser s’enfuir, s’évaporer l’énergie accumuler pendant l’inspiration.
Tout comme le corps privé de nourriture puise son énergie au sein des organes et cellules le corps privé d'oxygène développent une capacité, dans une mesure moindre, à s’autoalimenter en énergie. Ce processus renforce les organes d’une façon subtile, la confiance en notre corps comme reflet de la conscience cosmique ; si l’intérieur est à l’image de l’extérieur nul besoin de faire cet échange.
La rétention poumons pleins permet à l’énergie de se diffuser dans tout le corps ; tout comme l'air occupe tout l'espace qui se propose à lui l'énergie occupe tout l'espace disponible, on parle d’expansion, d’ouverture de l’espace énergétique.
Après un certain temps (plusieurs années de pratiques) l’énergie ainsi accumulée lors d’un pranayamas, distribuée dans tout le corps se manifeste sous forme de vibrations, de sons ou de lumière. Ce sont des états particuliers de conscience.