Le Prana et les nadis Ida et Pingala.
LE PRANA
En sanskrit prana est formé de PRA préfixe qui signifie constant et AN qui signifie mouvement.
Prana peut se traduire par « mouvement constant ».
Le « Prana » est l’énergie universelle, la force vitale.
Il est le substrat de l’univers, le fondement et l’essence, de toute manifestation physique, énergétique, magnétique, vibratoire, de vie sous toutes ses formes (minérale, végétale, animale, humaine).
Il circule dans tout ce qui existe, se meut partout sur terre et comme dans l’univers. Il régule autant le mouvement des planètes, que les phénomènes météorologiques, le déplacement de plaques tectoniques, des marées, la croissance des plantes, le mouvement des cellules dans les organismes, la transformation de la lumière en énergie de croissance, la transformation de la nourriture en muscles, la circulation des pensées, des vibrations.
Le Prana régit toutes les fonctions physiologiques : l’apport d’oxygène, la circulation sanguine, la digestion, l’élimination, les échanges cellulaires et le système nerveux, la chimie, la transformation de la nourriture en muscles, la circulation des pensées, la digestion des émotions, la sensibilité aux des vibrations.
Sans cette dimension, il n’y a pas de vie, pas de lien, il ne reste que le néant.
Assimiler le prana
Le Prana est complètement pur, inaltéré et inaltérable, tout comme l’eau d’une rivière claire et transparente à sa source.
Dans son cours, la rivière récupère de nombreuses substances qui modifient la qualité de l’eau. C’est exactement la même chose avec le Prana.
Dans cette période du Kali Yuga, l’énergie disponible sous forme d’aliments, d’eau, d’air, de lumière, est dénaturée, « alourdie » à cause des dérèglements produits par l’humanité dans sa globalité.
Les émotions comme la colère, la peur, les comportements d’avidité, de convoitise, appauvrissent la fréquence vibratoire qui nous entourent.
Le corps humain, comparable à un véritable transformateur a la possibilité de capter, d’absorber, d’assimiler, de filtrer, de stocker, d’éliminer cette énergie disponible pour sa propre croissance. Mais selon sa santé physique, émotionnelle et mentale, cette énergie circulera plus ou moins bien dans le corps, se chargera des dysfonctionnements du corps et sera redistribué de façon inadéquate à l’extérieur.
LE RAJA YOGA
Le Raja Yoga, nous prépare à assimiler cette énergie pranique sous sa forme la plus subtile, la plus puissante.
« Raja » signifie Roi. Le « Raja Yoga » désigne donc la voie royale du Yoga. Cette voie royale du Yoga est aussi connue sous le nom de « Ashtanga Yoga » ou voie octuple du Yoga et se fonde sur les textes anciens appelés les Yoga Sutra de Patanjali.
Les huit étapes ou piliers du « Raja Yoga » proposent des instructions précises pour atteindre la Paix intérieure, la Clarté́, la Réalisation, elles sont décrites dans les yogas sutra de Patanjali ( cf prochain chapitre) .
LES HUIT MEMBRES DU YOGA SONT
YAMA , NIYAMA
Travail sur nos conditionnements et nos attitudes envers nous-même et le monde.
ASANAS
Pratique des postures
PRANAYAMA
Maîtrise du souffle
PRATYAHARA
Retrait des sens
DHARANA
Concentration
DHYANA
Méditation
SAMADHI
Absorption
Pensons à cette fable des trois petits cochons.
Les trois petits cochons représentent les trois attitudes de l’être humain dans le monde :
Le profane, l’être accaparé par les plaisirs du monde qui n’a pas encore conscience de la nécessité de prendre le temps de construire son espace intérieur. Il papillonne, se disperse, est ballotté par ce que le monde lui propose, emprisonnés dans ses conditionnements, totalement identifié à l’ego. Sa maison de paille est l’image d’un corps / mental instable, agité, faible, pulvérisée par le souffle un peu puissant du Loup, qui face à une difficulté s’affaiblit voire s’effondre.
Le deuxième petit cochon est tel le chercheur spirituel plus solidement inscrit dans une démarche spirituelle, il porte une certaine attention à son âme, mais sa maison de bois ne lui permet pas de traverser le monde avec paix et sérénité.
Le dernier petit cochon est tel le sage, l’être qui a réalisé le Soi. Sa maison en brique est le symbole d’un corps solide, ses fondations enracinées dans la Terre, elle supporte les attaques de l’extérieur qui pourraient déstabiliser le mental.
Le souffle de qui circule ne parvient à le déloger de son ancrage dans le Soi. Malgré les ruses du loup, qui lui promet un champ de navets et de pommiers, qui représente l’attrait des objets du monde, il reste fermement établi dans son être, le Soi, inébranlable.
Asanas : les postures
La pratique physique (asanas et kriyas) prépare et purifie le corps, elle aide à la construction d’un instrument capable d’accueillir les énergies des plus grossières au plus subtiles pour accéder à la vérité de L’Être. C’est la raison pour laquelle au début il peut améliorer la santé (digestion, sommeil, capacité à gérer les tensions, retour à l’état de détente).
Pranayama : respirer est bien plus qu'absorber de l'oxygène
Dans le yoga la respiration va bien au-delà de l'oxygénation des cellules, le mouvement des viscères, du diaphragme, des côtes. Mais bien sûr l'aspect physique en est la base. Sans maitrise physique, sans discipline autour de l'inspiration et l'expiration mécanique, le travail sur le pranayama n'a aucun sens et peut même être néfaste pour le système nerveux.
Ce terme désigne des exercices de respirations très codifiés et qui se pratiquent assis : en tailleur, en lotus ou toute posture confortable. Le mot Pranayama signifie en sanskrit contrôle du souffle. Souvent, on associe le terme Prana (le souffle) à la seule respiration, alors que sa signification est bien plus vaste
En travaillant son souffle, le yogi prend conscience de l’énergie et des forces qui traversent son corps, il augmente sa capacité à stocker le Prana.
L'inspiration représente symboliquement l'absorption et la distribution des forces cosmiques dans tout le corps et l’expiration une manière de fondre son énergie individuelle dans l'énergie de l'univers. On peut visualiser l’inspiration comme le geste d'extraire du sel de l'eau de mer pour en faire une petite figurine et l'expiration comme la dissolution de cette figurine dans l'eau de mer. Il y a un constant aller-retour entre notre être individuel et l’immensité de l'univers.
Mais où circule le prana dans le corps ?
Les nadis sont des canaux invisibles traversant tout le corps, à l’instar des méridiens de la tradition chinoise, et véhiculant diverses énergies subtiles. Ida, Pingala et Sushsuma sont les trois nadis majeurs : respectivement le nadi de la lune, du soleil et du feu.
IDA
Ida éveille Mana shakti, il correspond au système parasympathique, responsable du ralentissement général des fonctions de l’organisme. Il est lié à la narine gauche et au côté gauche du corps, mais aussi au cerveau droit.
Sur le plan symbolique il est de nature féminine, lunaire, fraîche. Méditer, prier, se détendre, contempler, créer, imaginer, visualiser : tout ce qui est en lien avec la sphère mentale est relié à ce courant lunaire.
PINGALA
Pingala éveille Prana shakti, il correspond au système sympathique, qui prépare l’organisme à l‘activité. Il est lié à la narine droite et au côté droit du corps, mais aussi au cerveau gauche.
Symboliquement, il est relié au soleil, au masculin, à la chaleur. Marcher, parler, manger, digérer, agir, fuir, combattre sont associés à ce courant solaire.
SUSHUMA
Sushuma est relié au système nerveux central
l'encéphale : centre d'intégration de l'homéostasie, de la perception, du mouvement, de la réflexion et des émotions .
la moelle épinière qui reçoit des informations de la peau et des muscles et transmet les commandes motrices.
Quand le Prana circule alternativement dans Ida et Pingala, Sushuma n’est pas éveillé, ou si peu de temps que nous passons à côté, faute de présence. En revanche, quand l’équilibre est installé entre ces deux courants, le prana pénètre dans le nadi central et active la Kundalini qui crée des ouvertures de conscience plus ou moins durables.
Pranayama : Développer ou équilibrer les nadis
CHANDRA BEDHANA
Chandra Bedhana permet de développer Ida, le nadi lunaire:
toutes les inspirations se font par la narine gauche et toutes les expirations par la narine droite.
SURYA BEDHANA
Surya Bedhana active Pingala, le nadi solaire :
toutes les inspirations se font par la narine droite et toutes les expirations par la narine gauche.
NADI SHODANA
Nadi Shodana permet d’équilibrer les deux courants énergétiques :
on inspire par la narine gauche, on expire par la narine droite, puis on inspire à droite et on expire à gauche.
Ces trois types de respirations se font à l‘aide des doigts qui bouchent l’une ou l’autre narine.
On peut également le faire mentalement.