Le membre supérieur

Composition

Le membre supérieur se compose de la scapula, du bras, de l’avant-bras et de la main, soit de l’humérus, du radius-ulna et des os de la main (carpe : - métacarpe - phalanges).

On considère parfois que la ceinture scapulaire fait partie de l’ensemble membre supérieur, mais certains anatomistes la considèrent séparément .
Il s’agit de l’ensemble ostéo-articulaire : scapula, clavicule et sternum.

Les articulations du membre supérieur sont les suivantes :

  • Scapulo-thoracique (entre la scapula et la cage thoracique)

  • Scapulo-humérale (entre la tête de l’humérus et la glène de la scapula)

  • Acromio-claviculaire (entre l’acromion et l’extrémité latérale de la clavicule)

  • Sterno-claviculaire (entre le haut du sternum et l’extrémité médiale de la clavicule)

  • Le coude

  • Le poignet

  • Les principales articulations de la main : carpo-métacarpiennes / métacarpo-phalangiennes / interphalangiennes


L’épaule

Il s’agit de l’articulation la plus mobile du corps, multidirectionnelle. Les muscles de l’épaule sont en contraction permanente tout au long de la journée pour maintenir la scapula à sa place en l’empêchant de tomber vers l’avant et vers le bas, de la même façon que les muscles masséters maintiennent la mandibule inférieure en position “bouche fermée” lorsque la personne est éveillée. Ces muscles peuvent se décontracter lors du sommeil.

Il est donc indispensable que la suspension de la scapula soit assurée, mais il faut également que cette scapula puisse se déplacer dans différentes orientations : élévation - abaissement - abduction - adduction, mouvements de “sonnette”..

Muscles qui suspendent la scapula à la tête et à la colonne thoracique

Muscles de l’articulation scapulo-thoracique - p.121

  • L’élévateur de la scapula et le rhomboïde, muscles profonds (p. 123) : adduction + élévation de la scapula.

  • Le trapèze, muscle superficiel (p.124) : qui est adducteur de la scapula dans son ensemble. Sa portion supérieure élève la scapula et sa portion inférieure l’abaisse. On dit parfois qu’il “compte pour trois”. La partie supérieure du trapèze empêche la scapula de partir vers le bas et vers l’avant. Il est, de ce fait, souvent très contracté dans cette portion de chaque côté de la base du cou.

Le petit pectoral: l’unique muscle qui arrime la scapula à l’avant de la cage thoracique (p.122)

  • Il provoque une élévation de la scapula si les côtes sont fixes, en tractant le processus coracoïde en direction de la partie antérieure des côtes 3-4-5 vers le sternum.

  • S’il est raccourci, il a tendance à enrouler le dessus de l’épaule vers l’avant.

Muscle Serratus antérieur(anciennement : grand dentelé p.120

  • Provoque une abduction de la scapula dans son ensemble. Les fibres supérieures ajoutent une élévation de la scapula, les fibres inférieures ajoutent un abaissement de la scapula.

  • Il permet d’orienter la main sur le plan sagittal antérieur et/ou en oblique antéro-latéralement, par exemple pour ranger un objet sur une étagère en hauteur, ou ramasser quelque chose au sol devant soi.

  • En synergie avec le rhomboïde et/ou le trapèze moyen, il permet de plaquer le bord interne de la scapula contre la cage thoracique (par exemple pour fixer fermement la scapula à la cage thoracique lors du port d’une lourde charge).

Principaux muscles qui mobilisent le bras par rapport à la scapula

Muscles de l’articulation scapulo-humérale - p.129

  • Le grand pectoral p.130 : relie la partie antérieure de la cage thoracique à la partie antéro-supérieure de l’humérus.
    Lorsqu’il est trop court ou trop “tendu”, il enroule l’épaule vers l’avant, fermant le sillon delto-pectoral, en effectuant une rotation médiale (interne), ainsi qu’une adduction et flexion de l’humérus.

  • Le grand dorsal p.131 : relie la partie postérieure du bassin à l’humérus partie antéro-supérieure.
    S’il est raccourci il peut également enrouler l’humérus en rotation interne.

  • Le deltoïde p.132 : C’est le muscle de l’abduction (pratiquement tous nos mouvements de bras commencent par une abduction).
    Si on le contracte dès le départ du mouvement, il “pistonne” l’humérus en direction de l’acromion (élévation verticale). Ce mouvement d’élévation risque, à force de répétitions, de provoquer des compressions des tendons qui passent dans ce “tunnel”, principalement celui du long chef du biceps brachial ainsi que celui du muscle supra-épineux (voir la coiffe des rotateurs, plus bas).

Les muscles de la coiffe des rotateurs p.126 à 128

Les muscles les plus profonds de l’épaule

  • On appelle ces muscles des “ligaments actifs” car ils ont un rôle important d’ajustement et de centrage de la tête humérale, comme pourraient le faire des ligaments. Cependant il s’agit de muscles, et ils ont donc un rôle important également dans la mobilité de l’épaule scapulo-humérale.

  • On considère cet ensemble de 4 petits muscles : le sub-scapulaire, le supra-épineux, l’infra-épineux et le petit rond, comme un élément articulaire complétant l’articulation scapulo-humérale et que l’on nomme , articulation sous-deltoïdienne.


 
 

Articulation sous-deltoïdienne : Vue antérieure

 

Le supra-épineux

  • L’action du supra-épineux est TRÈS IMPORTANTE, ce muscle est le starter de l’abduction.

  • Contrairement au deltoïde, beaucoup plus gros, et donc plus puissant, sa contraction au moment du départ de l’abduction stabilise la tête de l’humérus dans la glène de la scapula, empêchant ainsi l’humérus de “monter” verticalement en direction de l’acromion.

  • Pour trouver le geste juste afin de contracter le supra-épineux lors de l’abduction, il est important de ne pas soulever l’épaule, ni la descendre lors du départ du mouvement, mais il faut chercher à sentir une légèreté dans le mouvement, un glissement sans effort, comme si le mouvement ne nécessitait pas de contraction musculaire.

RAPPEL : Pour agir avec les muscles profonds, un des chemins les plus simples est de chercher à faire les mouvements sans effort ressenti dans l’articulation mobilisée.

Bourse séreuse

  • On trouve une bourse séreuse (petite poche emplie de liquide synovial, permettant ici le glissement des tendons par rapport à l’acromion) entre les tendons de la coiffe des rotateurs et l’acromion.

  • Lorsque cette bourse séreuse reçoit des frottements excessifs des tendons, il y a inflammation que l’on nomme bursite. Elle est d’un diagnostic peu aisé car les symptômes sont très semblables à ceux des tendinites, mais il est indispensable de la traiter pour l’empêcher de dégénérer en tendinite (voir plus bas).

D’autres pathologies courantes de l’épaule sont les suivantes :

  • Lésions de base :
    usure et inflammation du tendon, le 1er touché est souvent celui du supra-épineux. La cause mécanique est un “conflit sous acromial” (la distance entre l’acromion et le haut de l’humérus est diminuée, entrainant des compressions des éléments qui s’y trouvent.

  • Tendinites chroniques :
    Peuvent entrainer des lésions souvent irréversibles du ou des tendons de la coiffe, parfois jusqu’à leur perforation : c’est la “rupture de la coiffe”, il s’agit de lésions dégénératives.

L’ordre des pathologies tendineuses est le plus souvent :

  1. tendon du supra-épineux

  2. tendon de l’infra-épineux

  3. tendon du sub-scapulaire

Si rien n’est entrepris pour stopper l’évolution de cette pathologie, une disparition progressive des tendons laisse la tête humérale sans coiffe (se souvenir de Bécassine !!), ce que l’on nomme “la tête chauve”.

Capsulites :

  • Inflammation de la capsule dont on ignore l’origine lorsqu’elle apparaît spontanément et non des suites d’une pathologie ou d’une intervention chirurgicale. Les femmes entre 40 et 60 ans sont les plus sujettes aux capsulites dites “primaires”, ainsi que les sujets atteints de diabète ou d’hyperthyroïdie.

  • L’inflammation rend la capsule excessivement fibreuse et adhérente et les mouvements deviennent impossibles et douloureux (on parle d’épaule “gelée”)

  • La maladie régresse entre 12 et 24 mois, sans laisser de séquelle au niveau des cartilages, ni des tendons.

  • La kinésithérapie est contre-indiquée en début de pathologie, les douleurs ne permettant aucune amélioration. Lorsque les douleurs le permettent, mobilisations passives, puis mouvements de rééducation peuvent être entrepris.

Luxations :

  • Déboitement de l’articulation (s’il est partiel on parle de “subluxation”).

  • Elle survient lors d’un accident, ou suite à un coup violent, ou encore à des répétitions de traumatismes (certains arts martiaux par exemple).

  • 95% des luxations se font vers l’avant, en se déboitant, la tête arrache le bourrelet glénoïdien (voir livre APM page 117) vers l’avant, et détache la capsule. Le bourrelet étant avasculaire, la cicatrisation est souvent absente, il en résulte une instabilité de l’épaule. Plus la première luxation survient tôt, plus elle risque de récidiver.

Au vu de tous ces éléments, il est essentiel, dans la vie courante et bien sûr au cours de votre pratique de yoga, de veiller à ne pas dépasser les limites articulaires dans les mouvements et postures de l’épaule, et surtout de commencer tous vos mouvements en recherchant une sensation de “légèreté”.
Un des moyens d’y arriver est de penser que l’on effectue une abduction ou une flexion de l’épaule comme si le membre supérieur était soulevé “par en dessous” depuis l’angle inférieur de la scapula jusqu’au petit doigt.
Pensez-y lors des mouvements au quotidien (lorsque vous vous lavez les dents, les cheveux, vous soulevez une valise pour la ranger en hauteur etc….).

Les coudes et l’appui des mains

Dans les postures mains en appui au sol (à quatre pattes, chien tête en bas etc…) tourner les plis des coudes l’un vers l’autre, comme si les “yeux des coudes” se regardaient. Observer la conséquence au niveau du mouvement des scapulas et de l’élargissement du haut du dos.

Les mains doivent s’appuyer sur tout le pourtour de la paume, sans efforts au niveau des doigts (il n’y a pas de muscles dans les doigts, uniquement des tendons, il ne faut absolument pas les surcharger).

 

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