Anatomie: bassin, hanche, périnée

Le bassin   (APM1 43 - 53)


Différence de forme du bassin féminin par rapport au bassin masculin (APM1 - 48) 

Bassin féminin comparé au bassin masculin :  

Pour permettre le passage du bébé au moment de l’accouchement, les 3 détroits sont  plus larges

  • le triangle antérieur est plus vaste

  • les épines sciatiques plus éloignées  l’une de l’autre

  • le coccyx plus éloigné de la symphyse pubienne. 

Mouvements intrinsèques  

On trouve 3 articulations mobiles entre les os du bassin : 

  • 2 articulations entre sacrum et ailes iliaques : sacro-iliaques 

  • 1 articulation entre les 2 pubis : symphyse pubienne 

Les mouvements de ces articulations dépendent principalement des muscles extrinsèques du bassin (des membres inférieurs, du dos et de l’abdomen qui s’insèrent sur les  différentes parties du bassin). 

On peut aussi sentir des micro-mouvements au niveau de ces articulations lors de certaines contractions des muscles du périnée.  

Cependant, durant la pratique du yoga, pour trouver les réponses périnéales adéquates en fonction des asanas pratiquées, nous nous intéresserons plus particulièrement aux mouvements du bassin conséquence de la posture du buste et des  membres inférieurs.  

En effet, en yoga on pratique souvent des amplitudes inhabituelles aussi bien au niveau de l’articulation de la hanche que de la colonne vertébrale, ce qui parfois mobilise fortement les articulations du bassin, changeant la situation des muscles du  périnée.  

Lors des différentes asanas l’orientation générale du corps peut se faire dans des  directions très différentes, ce qui amène des variations de pression sur le périnée. 

Les détroits (APM 1-44)

 

On décrit 3 détroits : supérieur - moyen - inférieur 

  • Le détroit supérieur sépare le “grand bassin” du “petit bassin” et  ne concerne pas les insertions des muscles du périnée. 

  • Le détroit moyen sur lequel s’insèrent les muscles profonds (de soutien) du périnée. 

  • Le détroit inférieur sur lequel s’insèrent les muscles superficiels  (sphincters) du périnée. 

 

Le périnée (APM 1-98)


Le périnée est un groupe musculaire souvent peu ou mal connu, bien qu’il commence à être cité au cours de certaines techniques corporelles, telles que les arts  martiaux, la danse, le yoga et d’autres encore, mais souvent de façon très imprécise.  

Il est en général plus connu des femmes, une fois qu’elles ont accouché, car il leur  est alors proposé une rééducation médicalisée (qui est parfois une première “éducation”) afin de redonner sensibilité et tonus à cette musculature souvent très remaniée par l’accouchement.  

Encore aujourd’hui peu de personnes savent qu’un périnée n’est pas exclusivement  féminin, et que les hommes aussi (heureusement !) sont dotés de cette musculature.  

A quoi servent les muscles du périnée ?  

La couche superficielle (la plus proche de la peau) :  

On y trouve les sphincters de l’anus et de l’urètre. Un sphincter est un muscle circulaire  dont la contraction permet de fermer et/ou maintenir fermées certaines ouvertures du  corps.
Ils interviennent donc dans le processus de continence en se contractant, et dans  celui de la miction et de la défécation en se relâchant.

La couche profonde :  

On la nomme aussi “diaphragme pelvien”, elle a pour rôle le soutien du poids des viscères, véritable “sol” ou “plancher” du caisson abdominal. Comme tous les muscles du corps, il est indispensable que le périnée soit tonique ET  souple, qu’il puisse se contracter puissamment quand c’est nécessaire (réponses aux  pressions reçues, continence), mais aussi se détendre (défécation, miction, accouchement, sexualité). 

Où se trouvent les muscles du périnée ?  

Ils ferment le bassin osseux dans sa partie inférieure, et leurs insertions se font : 

Périnée superficiel
Insertions : coccyx - tubérosités ischiatiques - branches ischio pubiennes, pubis. 

 

Vue inférieure d’ensemble des muscles périnéaux, y compris les superficiels Masculin   (dessins Netter)

 

Masculin

Féminin

 
 

Périnée profond
Insertions : détroit moyen. 

 

Vue latérale (une des 2 ailes iliaques enlevées)  - Dessins Blandine Calais-Germain 

 

Masculin

Féminin

 
 

Hanche (APM 1-194 -207)


Dans ce cours nous étudierons uniquement l’articulation de la hanche par rapport  aux mouvements du bassin, afin de comprendre les changements de course et  d’orientation des muscles du périnée.  

Mouvements de la Hanche et du Bassin

Les mouvements de la hanche provoquent différents mouvements du bassin

  • “en bloc”, c’est à dire sans changements importants au niveau des articulations  propres au bassin lors des mouvements de :
    antéversion / rétroversion/ inclinaisons latérales / rotations, en position anatomique

  • avec changements de positionnement des ailes iliaques par rapport au sacrum,  lorsque l’on sort de la position anatomique,
    soit symétriquement, soit asymétriquement  => changements des positions et courses des muscles périnéaux (compression et  mise en tension plus ou moins importantes). 

NE PERDONS PAS DE VUE QUE LES MOUVEMENTS DU BASSIN NE DÉPENDENT  PAS UNIQUEMENT DES MOUVEMENTS DE HANCHE, MAIS ÉGALEMENT DES  MOUVEMENTS DE COLONNE VERTÉBRALE  (VOIR LE 1ER COURS : COLONNE VERTÉBRALE)  


Quelques analyses de postures vues en atelier


Antéversion et rétroversion du bassin

L’antéversion et la rétroversion dans les postures symétriques :  

  • En position anatomique, ces mouvements ne changent pratiquement pas le rapport  des os du bassin entre eux.  
    Le périnée reçoit les pressions du poids des viscères.  

  • En position à 4 pattes, on sentira un changement notoire de la largeur du détroit inférieur (donc du détroit moyen, moins repérable sensitivement) par rapport à la position  précédente 

En antéversion le périnée ne reçoit pas de pression, en rétroversion le triangle antérieur reçoit des pressions.  

Dans la position accroupie, cuisses en abduction, colonne vertébrale fléchie, les fémurs  tractent les ailes iliaques en position de rétroversion, tandis que le sacrum est mené en nutation par la traction de la colonne vertébrale => agrandissement du détroit  inférieur.  

Le périnée reçoit une pression importante due à la position des viscères de l’abdomen compressées vers le bassin rétroversé. 

La Pince debout

Dans la pince debout, le triangle postérieur est très élargi par la posture, la colonne en  flexion tracte le sacrum en nutation tandis que les fémurs retiennent les ailes iliaques  en rétroversion.  

Le périnée ne reçoit pas de pression, le poids des viscères se dirige vers le diaphragme.  

La Torsion

Dans la torsion avec les 2 genoux fléchis il y a asymétrie des 2 iliaques qui sont en  rétroversion, donc asymétrie des muscles périnéaux plus en tension du côté du genou  fléchi vers le haut que de l’autre côté. 

Le périnée reçoit une pression sur une surface d’autant plus importante que le bassin est rétroversé.  

Le Papillon

Dans la position du papillon c’est le détroit supérieur qui est plus ouvert, par la mise en  supination des ailes iliaques rétroversées, les muscles du périnée sont plutôt en position  de course interne.  

Le périnée reçoit la pression du poids des viscères abdominaux, due à la posture du  buste vertical.  

La Chandelle

Dans la chandelle le bassin est souvent rétroversé (lorsque les lombaires ne sont pas  posturées dans leur courbure physiologique).  

Le périnée en course interne ne reçoit pas de pression, mais une mise en tension  des muscles tractés par le poids des viscères de l’abdomen et du petit bassin en  direction du diaphragme .  

Cette posture a parfois pour conséquence, chez les femmes qui relâchent la musculature  du vagin, d’être responsable d’un appel d’air qui sera expulsé du vagin lors du retour de la  posture : ce que l’on appelle à tort des “gaz vaginaux”. C’est un repère intéressant pour  sentir et comprendre comment rapprocher les parois du vagin durant la pratique de cette  posture afin de les renforcer en empêchant l’air d’y entrer.  

La montagne

Lors de la posture de la montagne le bassin est en position “neutre” (anatomique), il  n’y a donc pas de mouvement au niveau des articulations pelviennes, le périnée est en  course interne si les pieds sont joints, et en course légèrement moins interne si les pieds  sont séparés.  

La position verticale du corps a pour conséquence que le périnée reçoit la pression  du poids des viscères du petit bassin et de l’abdomen. 

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