Bastrika / Kapalabathi

Kapalabhati est souvent confondu avec Bastrika et leurs descriptions sont parfois différentes d’un ouvrage à l’autre. 
Ces deux puissants pranayamas travaillent avec une accélération de la respiration.
Sur le plan physiologique, ils créent un massage tonique des viscères, et une hyperventilation : le taux de CO2 sanguin diminue sous l’effet des expirations vives et rapides, le sang se charge en oxygène ce qui peut provoquer de petits vertiges, un changement perceptible au niveau de l’irrigation du cerveau, une ivresse, des états modifiés de conscience.

Selon les scientifiques, la respiration yogi optimiserait le nettoyage des neurones, en augmentant la vitesse de circulation du liquide céphalorachidien, le LCR, liquide qui baigne l’intérieur de notre cerveau et de notre moelle épinière.

 

Le LCR protège les neurones des chocs extérieurs, a un rôle d'amortisseur, il maintient le système nerveux comme en « apesanteur ». Il intervient aussi dans la transmission des neuromédiateurs (les molécules de communication entre cellules cérébrales) et le transport de substances nourricières, ainsi que dans le drainage et l’élimination des déchets cérébraux. Il joue un rôle vital pour tout l’organisme, en apportant aux cellules nerveuses tout ce dont elles ont besoin pour fonctionner et en évacuant les déchets produits. Il est d’une propreté absolue car renouvelé jusqu’à quatre fois par jour.

Mais le LCR n’est pas un lac, c’est une rivière, ou plutôt, c’est une mer intérieure, avec son flux et son reflux : il oscille en effet entre le bas de la moelle épinière et le cerveau, à travers lequel il circule via un complexe système de canaux et de « grottes ».

Ces explications scientifiques peuvent justifier le terme de Kriya (nettoyage ou procédé de purification) concernant ces deux pranayamas et le lien entre Kundalini et LCR. 

Kapalabhati

KAPALABHATI est traduit par nettoyage dans le crâne ou la lumière dans le crâne

Technique

Assis dans une posture confortable, la colonne érigée, élevez la cage thoracique

(avec les muscles costaux) et gardez cette tension durant tout le temps de l’exercice. Prenez un léger mulabandha (périnée contracté ) et un léger jalandhara bandha (le menton descend vers la cage thoracique).

La respiration est sonore, plutôt légère. Le diaphragme se meut rapidement avec aisance et souplesse si bien que l’on peut avoir l’impression que l’inspiration est passive et dans le relâchement,: néanmoins le diaphragme se contracte bien en repoussant les viscères vers le bas à l’inspiration et l’expiration est active dans la mesure où les abdominaux se contractent ( contraction viscérale à savoir qui n’entraîne pas le squelette) de façon significative. Dans la mesure où la cage thoracique est constamment en position haute le relâchement du ventre est moindre

Kapalabhati a un profond retentissement sur la circulation au niveau du cerveau

Il est un bon soutien lors de sevrage (tabac, changement de régime alimentaire, d’habitude)

On termine avec une expiration, puis vient le moment d’une inspiration complète, longue et fine ici on peut rester soit :

-   en suspension, concentré au niveau de Ajna chakra, sans contrainte jusqu à ce que l’envie d’expirer se fassent  

-   en apnée poumons pleins (Antah Kumbhaka) en plaçant les trois bandhas, toujours avec le focus au niveau de l’espace entre les deux yeux

Bastrika

BASTRIKA est un pranayama majeur décrit dans le manuel Hatha-yoga Pradipika

Bhastra signifie le soufflet, instrument qui sert à attiser le feu, il augmente la chaleur intérieure, sur le plan énergétique l’inspiration descend (vers apana) et l’expiration remonte vers prana vayu, il est un puissant moyen d’éveiller la kundalini.

Technique

La cage thoracique est neutre, sans tension particulière, l’inspiration est diaphragmatique, la sangle abdominale est relâchée et la masse des viscères est légèrement poussé vers l’avant et aussi vers le plancher pelvien ; l’expiration est active et puissante comme dans Kapalabhati, les abdominaux se contractent dans un mouvement ascendant (afin d’éviter une trop grosse pression vers le plancher pelvien.

L’intensité et la longueur du souffle sont identiques à l’expiration et à l’inspiration.

Ce pranayama, plus intense que Kapalabhati, peut au début provoquer des vertiges.

Plus lent que kapalabhati, Bastrika peut se pratiquer en combinaison avec nadi shodhana , la respiration alternée.

On termine sur l’expiration, puis vient le moment d’une inspiration complète, longue et

Une apnée poumons pleins (Antah Kumbhaka) en plaçant les trois bandhas, concentré sur la visualisation de la lumière au niveau de l’espace entre les deux yeux.

Ces deux pranayamas se pratiqueront progressivement en respectant les limites physiologiques du corps.


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