Texte Amma - Nature et Plaisir
LA NATURE
Amma nous parle de la Terre
Nous appelons la Terre « notre Mère la Terre » et la Nature « Mère Nature ». Pourquoi ? À cause de sa patience. Les êtres humains se montrent cruels envers elle ; ils n'éprouvent ni sollicitude ni amour. Ils l'exploitent, en dépit des dons et des cadeaux merveilleux dont elle nous comble. Cependant, la Terre supporte tout et bénit l'humanité en lui accordant à foison richesse et prospérité.
Les rivières qui coulent à la surface de la Terre sont une grande bénédiction pour le genre humain. Mais nous leur causons de grands dommages. Nous en faisons mauvais usage et les polluons. Elles se montrent cependant aimantes envers nous. L'océan, lui aussi, continue de nous bénir en nous offrant ses ressources et son immense richesse, bien que nous lui nuisions grandement. Des milliers de vaches dans le monde sont abattues par des êtres humains avides, mais les vaches continuent à nous donner du lait.
En réalité, la Nature n'est rien d'autre que la forme visible de Dieu que nous pouvons percevoir et expérimenter à travers nos organes sensoriels. En aimant et servant la Nature, nous louons en vérité Dieu Lui- même.
Quelle est la plus grande leçon que la Terre nous donne?
Observez la Nature. La Nature est le livre dans lequel nous devons apprendre. Chaque objet est une page de ce livre. Chaque objet nous enseigne quelque chose. Renoncement et
Désintéressement sont les plus grandes leçons que nous puissions apprendre de la Nature. La Nature se sacrifie pour les humains alors que nous, non contents de l'exploiter, nous la détruisons. Malgré tout, la Nature est à notre service. La Terre nous sert ; le soleil, la lune et les étoiles nous servent. Que faisons-nous en retour pour un tel service désintéressé ? Rien, que du mal. Dans ce monde, les choses et les créatures n'ayant pas la faculté de penser sont cependant toutes au service les unes des autres ainsi que de l'homme. Les hommes sont dotés de la faculté de discernement et sont pourtant totalement égoïstes. Ils ne remboursent même pas leurs dettes envers la Nature.
Notre première mère, c'est la Nature.
Elle nous nourrit pendant toute la durée de notre vie. Notre mère physique nous permet peut-être de nous asseoir sur ses genoux pendant quelques années mais la Nature supporte patiemment notre poids tout au long de notre vie. Elle nous chante des berceuses, nous nourrit et nous caresse. De même qu'un enfant a des obligations envers sa mère, nous devrions avoir le sentiment d'une dette, d'une responsabilité envers mère Nature. Oublier cette responsabilité revient à nous oublier nous-mêmes. Si nous oublions la Nature nous cesserons d'exister; agir ainsi, c'est emprunter le chemin qui mène à la mort.
La nature, forme visible de Dieu
Il n'était pas nécessaire autrefois de prendre des mesures spéciales pour préserver la Nature parce que la préserver faisait partie de l'adoration de Dieu, cela faisait partie de la vie. Plutôt que de penser à « Dieu », les gens aimaient et servaient la Nature ainsi que l'ensemble de la société. Ils voyaient le Créateur dans la création. Ils aimaient, vénéraient et protégeaient la Nature en la considérant comme la forme visible de Dieu. Efforçons-nous de retrouver cette attitude et de protéger la Nature. La plus grande menace pour l'humanité, actuellement, n'est pas celle d'une troisième guerre mondiale, mais le fossé qui s'agrandit entre la Nature et les êtres humains. C'est pourquoi il nous faut développer la vigilance de celui qui se trouve sous la menace d'un revolver. C'est ainsi seulement que l'humanité pourra survivre.
Le détachement
Mes enfants, vous devez apprendre à discerner. À force de discernement, vous atteindrez un état mental où vous pourrez tout abandonner, les parents, les richesses, les plaisirs sensuels ne peuvent donner qu'un bonheur temporaire, car ils ne sont pas éternels. Ce ne sont pas les objets extérieurs qui nous donnent le bonheur.
Malgré tous les plaisirs matériels dont ils peuvent disposer, beaucoup se sentent malheureux et insatisfaits. Même si l'on possède tout, on ne peut vivre heureux sans la paix du mental. On ne peut trouver le bonheur tout en continuant à courir après les plaisirs du monde. Vous devez comprendre que ces objets sont éphémères. Partez en quête de l'éternel, c'est cela la véritable source du bonheur, le Soi. Contentez-vous de ce que vous avez. Renoncez à l'avidité, à l'égoïsme et à la jalousie. Si vous en êtes capables, vous accéderez en fin de compte à l'état de cessation des désirs.
En dissipant l'illusion, en faisant la différence entre l'éternel et l'éphémère, il est possible,
même en jouissant des plaisirs du monde, de renoncer à toute chose et d'atteindre un état où tous les désirs cessent.
La peau et la pulpe
Amma ne dit pas qu'il faut rejeter complètement les plaisirs du monde, mais comprenez qu'ils ne vous apporteront jamais le bonheur réel. Ce n'est pas la peau d'un fruit qui lui donne sa saveur, mais la pulpe. N'accordez pas à la peau plus d'importance qu'elle ne
le mérite. Quand vous comprenez que les plaisirs des sens ne sont pas le but réel de la vie, vous n'êtes plus attaché qu'au Soi suprême. Il est possible d'atteindre le but tout en menant une vie de famille, mais à condition de rester complètement détaché.
Corps et mental
Le corps subit l'influence du mental et inversement. Ils sont interdépendants. Il existe une relation entre le mental et le corps, et le mental peut être vaincu si le corps est contrôlé.
Ne mange jamais de chair. Cela agite le mental et le corps, entraînant plus de passions. Méditer deviendra impossible. La nourriture végétarienne provoque moins de problèmes. Et un jour par semaine, ne vis que de fruits. Cela sera bénéfique à la fois pour ton corps et pour ta pratique.
Un régime alimentaire particulier est-il nécessaire pour un chercheur spirituel?
Trop de douceurs est nuisible pour la santé. La nourriture influence le caractère. Pour un chercheur, il importe de contrôler l'alimentation. Mangez pour calmer votre faim et soutenir votre corps. Perdez I ‘habitude de manger uniquement parce que vous voyez votre mets préféré. Mangez la nourriture mais ne laissez pas la nourriture vous manger. Vous pouvez jouir des choses de la vie, mais vous devez toujours vous contrôler.
Il est préférable de ne prendre qu'une nourriture légère, surtout le soir. La moitié de l'estomac doit être réservée à la nourriture, un quart à l'eau et le dernier quart à l'air. On peut prendre quelques sucreries mais il faut diminuer la quantité de sel.
Pour celui qui a atteint la perfection, toute nourriture est identique, qu'elle soit délicieuse ou non. Il est au-delà de l'attraction et de la répulsion. Au plus haut degré de méditation, on peut même abandonner totalement la nourriture. On peut vivre aussi longtemps que l'on veut en prenant de l'intérieur la force vitale. A terme, on ne doit plus faire la différence entre un mets savoureux et un plat sans goût. Il est bon de prendre l'habitude de manger des choses amères. Et aussi d'aller dans les endroits qui sentent mauvais afin de surmonter sa propre répulsion en y restant assis quelque temps. II faut contrôler les organes des sens.